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Sapeurs-pompiers redéployés en fonction des risques à Fribourg

Le Grand Conseil fribourgeois a révisé totalement la loi sur la défense incendie et les secours (LDIS).

"La révision est très attendue par les communes et se fonde sur dix ans d'expérience" © Archives - Alain Wicht
"La révision est très attendue par les communes et se fonde sur dix ans d'expérience" © Archives - Alain Wicht

ATS

Publié le 26.03.2021

La nouvelle mouture prévoit une régionalisation des sapeurs-pompiers qui seront redéployés en fonction des risques et non plus des frontières politiques.

Les députés ont accepté vendredi la modification par 95 voix contre une, après trois lectures. "La révision est très attendue par les communes et se fonde sur dix ans d'expérience", a noté le conseiller d'Etat Maurice Ropraz, en charge de la sécurité. Gouvernance et financement ont été affinés au terme de la consultation.

Les avis ont fait émerger un compromis sur la taille des associations de communes d'au moins 30'000 habitants, a dit Maurice Ropraz lors des débats survenus mercredi pour l'essentiel. Les regroupements sur la base des districts seront possibles, un point qui concerne la Glâne et la Veveyse où la population est plus faible que le seuil requis.

La mise en oeuvre de ce "changement de paradigme", selon les mots de Maurice Ropraz, s'étalera sur 18 mois. Le territoire cantonal sera couvert par 35 à 39 bases de départ. Une ou plusieurs bases constitueront une compagnie. Et plusieurs compagnies formeront un bataillon, auquel correspondra une association de communes.

Système de milice

Le coût sera de 82,60 francs par habitant et par an, supporté à 59% par les communes et à 41% par l’Etablissement cantonal d’assurance des bâtiments (ECAB). "Le principal défi de la régionalisation sera constitué par le recrutement avec le maintien du système de milice", a relevé le député PS Thierry Steiert, rapporteur de la commission ad hoc.

Deux variantes cohabiteront ainsi quant à l’obligation de servir. La première propose de la supprimer purement et simplement, et de ne prévoir le recrutement des pompiers que sur une base volontaire. La seconde option permet aux associations de communes de garder une obligation de servir et de percevoir une taxe d’exemption.

"La révision permet de rompre avec l'esprit de clocher", a indiqué le député du Centre Dominique Zamofing. "Fini le temps où les incendies étaient en quelque sorte la propriété des communes". "Une révision totale s'imposait sachant que la loi est vieille de près de 60 ans", a insisté Thierry Steiert, par ailleurs syndic de Fribourg.

Mutualiser les coûts

La réforme comprend une meilleure répartition des tâches et des responsabilités financières entre les communes et l’ECAB. Ce dernier jouera un rôle en matière d'achats de matériel pour mutualiser les frais. Il est aussi prévu de créer une nouvelle autorité: la Commission cantonale de défense incendie et secours (CDIS).

"La révision vient finaliser une mue initiée en 2010 par le rapport FriFire et aligne pleinement les sapeurs-pompiers dans l’organisation sécuritaire cantonale", a encore signalé Maurice Ropraz. L'objectif général vise à assurer partout et en tout temps l’intervention la plus adéquate et rapide possible.

Le nouveau paradigme implique de couvrir les risques avec une dotation en hommes et femmes et un équipement à la hauteur. Ces derniers seront répartis sur le territoire de façon à pouvoir atteindre les contraintes temporelles. En résumé, la réforme permet de désenchevêtrer et de gagner en efficacité.

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