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Des dizaines de milliers de Palestiniens fuient le sud de Gaza

Il s'agit "d'une campagne longue", a reconnu le chef d'état-major israélien, le général Herzi Halevi (archives). © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Il s'agit "d'une campagne longue", a reconnu le chef d'état-major israélien, le général Herzi Halevi (archives). © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Dans le sud de la bande de Gaza, des dizaines de milliers de Palestiniens ont quitté depuis lundi des secteurs de l'est de Rafah et de Khan Younès, contraintes de repartir en quête d'eau, de nourriture et d'abris par des températures proches de 30 degrés. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Dans le sud de la bande de Gaza, des dizaines de milliers de Palestiniens ont quitté depuis lundi des secteurs de l'est de Rafah et de Khan Younès, contraintes de repartir en quête d'eau, de nourriture et d'abris par des températures proches de 30 degrés. © KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABER
Environ 250'000 personnes, selon l'ONU, sont visées par l'ordre d'évacuation intimé lundi par l'armée. © KEYSTONE/AP/Saher Alghorra
Environ 250'000 personnes, selon l'ONU, sont visées par l'ordre d'évacuation intimé lundi par l'armée. © KEYSTONE/AP/Saher Alghorra


Publié le 03.07.2024


Des dizaines de milliers de Palestiniens ont fui le sud de la bande de Gaza après un ordre d'évacuation d'Israël qui fait craindre une nouvelle offensive dans cette partie du territoire palestinien. Ce dernier était soumis mercredi à de nouveaux bombardements.

Sur le front nord d'Israël, le Hezbollah libanais a affirmé avoir tiré "100 roquettes" sur des positions militaires israéliennes en riposte à la mort d'un de ses commandants tué dans un raid israélien dans le sud du Liban, sur fond de craintes d'une guerre à grande échelle entre les deux camps.

Alors que les discussions en vue d'un cessez-le-feu à Gaza sont bloquées, le Hamas a affirmé avoir envoyé aux médiateurs de nouvelles "idées" pour mettre fin à la guerre. Israël a dit "évaluer" des "commentaires" du mouvement islamiste palestinien avant de donner sa réponse aux médiateurs -Egypte, Qatar, Etats-Unis.

"Une campagne longue"

Mais mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de nouveau réaffirmé que la guerre ne s'achèverait qu'une fois "atteints" ses objectifs: "la destruction du Hamas et la libération de tous les otages" enlevés le 7 octobre lors de l'attaque du Hamas contre Israël.

Il s'agit "d'une campagne longue", a reconnu le chef d'état-major, le général Herzi Halevi, en allusion à l'offensive dévastatrice lancée par Israël dans le petit territoire palestinien surpeuplé.

Fuite dans les ruines sous 30 degrés

Dans le sud de la bande de Gaza, des dizaines de milliers de Palestiniens ont quitté depuis lundi des secteurs de l'est de Rafah et de Khan Younès, contraintes de repartir en quête d'eau, de nourriture et d'abris.

Par des températures proches de 30 degrés, ils ont fui à pied, à bord de véhicules ou entassés sur des remorques surchargées, au milieu des ruines poussiéreuses de Khan Younès, la plus grande ville du sud de Gaza d'où l'armée s'était retirée début avril après une bataille de plusieurs mois.

"Nous ne savons pas où aller"

"Nous sommes partis mais nous ne savons pas où aller. C'est très dur, il fait très chaud et nous avons des enfants avec nous", déclare Oum Malek Al-Najjar, qui a quitté l'est de Khan Younés. Environ 250'000 personnes, selon l'ONU, sont visées par l'ordre d'évacuation intimé lundi par l'armée.

Cet appel qui concerne un territoire de 117 kilomètres carrés, soit un tiers du territoire palestinien, est "le plus important depuis octobre, quand les habitants du nord de Gaza avaient reçu l'ordre d'évacuer" aux premiers jours de la guerre, a souligné l'ONU.

"Sans abri, sans eau"

Abdallah Mouhareb, un habitant de Khan Younès âgé de 25 ans, raconte avoir été déplacé plusieurs fois. Il vient de quitter de nouveau la ville avec sa famille sans savoir où aller.

"Nous avons dormi dans la rue sans abri, sans nourriture, sans eau. Il y avait des bombardements autour de nous", a-t-il dit alors que l'ONU souligne qu'aucun lieu n'est sûr dans le territoire palestinien assiégé par Israël.

Reprise des combats au nord

Israël n'a pas indiqué s'il y aurait une nouvelle opération d'envergure dans le sud, mais ses ordres d'évacuation sont généralement un préambule à des offensives.

Après avoir progressé depuis le nord, appelant à évacuer les zones qu'elle visait, l'armée a lancé le 7 mai une opération terrestre dans la ville de Rafah, alors présentée comme le dernier grand bastion du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.

Mais ces dernières semaines, les combats ont repris dans plusieurs régions du nord que l'armée avait dit contrôler.

Le 27 juin, elle a lancé une opération terrestre à Choujaïya, un quartier est de Gaza-ville, entraînant le déplacement selon l'ONU de 60'000 à 80'000 personnes. L'armée a dit poursuivre ses opérations "contre des sites terroristes" à Choujaïya, ainsi qu'à Rafah et dans le centre de Gaza.

"Nous avons fui Choujaïya il y a cinq jours après avoir été réveillés par le bruit des chars", raconte Oum Bashar al-Jamal, 42 ans, qui a trouvé refuge dans un stade de Gaza-Ville. "Nos maisons ont été rasées."

Près de 38'000 morts

L'offensive israélienne à Gaza a fait jusqu'à présent 37'953 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

La guerre a provoqué un désastre humanitaire dans Gaza, où l'eau et la nourriture manquent, où l'aide arrive en quantité insuffisante et où 1,9 million d'habitants, soit 80% de la population, sont à présent déplacés selon l'ONU.

"Les civils palestiniens de Gaza sont plongés dans un abîme de souffrance. Leur vie est brisée", a dit la coordinatrice humanitaire de l'ONU pour le territoire, Sigrid Kaag.

A la frontière israélo-libanaise, les violences entre le Hezbollah, un allié du Hamas, et l'armée israélienne se sont intensifiées. L'armée israélienne a confirmé avoir tué un chef militaire du Hezbollah. En riposte, le Hezbollah a tiré des roquettes sur des positions militaires israéliennes.

ats, afp

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