La Liberté

Le séisme a fait 35'000 morts, le Conseil de sécurité se réunit

Dans la nuit de dimanche à lundi, sept personnes ont été dégagées vivantes, selon la presse turque. © KEYSTONE/MICHAEL FICHTER/EDA/HANDOUT RETTUNGSKETTE
Dans la nuit de dimanche à lundi, sept personnes ont été dégagées vivantes, selon la presse turque. © KEYSTONE/MICHAEL FICHTER/EDA/HANDOUT RETTUNGSKETTE
Dans la nuit de dimanche à lundi, sept personnes ont été dégagées vivantes, selon la presse turque. © KEYSTONE/MICHAEL FICHTER/EDA/HANDOUT RETTUNGSKETTE
Dans la nuit de dimanche à lundi, sept personnes ont été dégagées vivantes, selon la presse turque. © KEYSTONE/MICHAEL FICHTER/EDA/HANDOUT RETTUNGSKETTE
Le coût économique du séisme pourrait atteindre "84,1 milliards de dollars", selon une association patronale turque, qui compare ce séisme à celui qui a frappé la région de Marmara en 1999 (archives). © KEYSTONE/AP/Khalil Hamra
Le coût économique du séisme pourrait atteindre "84,1 milliards de dollars", selon une association patronale turque, qui compare ce séisme à celui qui a frappé la région de Marmara en 1999 (archives). © KEYSTONE/AP/Khalil Hamra
Le coût économique du séisme pourrait atteindre "84,1 milliards de dollars", selon une association patronale turque, qui compare ce séisme à celui qui a frappé la région de Marmara en 1999 (archives). © KEYSTONE/AP/Khalil Hamra
Le coût économique du séisme pourrait atteindre "84,1 milliards de dollars", selon une association patronale turque, qui compare ce séisme à celui qui a frappé la région de Marmara en 1999 (archives). © KEYSTONE/AP/Khalil Hamra


Publié le 14.02.2023


Le bilan du séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie le 6 février a dépassé lundi les 35'000 morts. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit d'urgence à huis clos à New York pour discuter de la situation humanitaire en Syrie.

Lueur d'espoir une semaine après le désastre, des victimes continuaient d'être retrouvées vivantes dans les décombres en Turquie, et le président syrien Bachar al-Assad a déclaré autoriser deux nouveaux points de passage pour amener l'aide dans son pays.

Mais le bilan du tremblement de terre de magnitude 7,8 ne cesse de s'alourdir et pourrait même "doubler" selon l'ONU: il s'élevait lundi soir à 35'331 morts - 31'643 morts dans le sud de la Turquie, selon l'Afad, organisme public turc de gestion des catastrophes, tandis que les autorités ont dénombré 3688 morts en Syrie.

"72'663 personnes pourraient avoir perdu la vie et 193'399 personnes pourraient être blessés", selon un rapport de l'association patronale Turkonfed publié lundi par les médias turcs. Le coût économique du séisme pourrait atteindre "84,1 milliards de dollars", indique la même source.

Appel à l'aide internationale

Le président syrien Bachar al-Assad a quant à lui lancé lundi un appel à l'aide internationale pour reconstruire les régions de son pays détruites par le séisme, lors d'une rencontre avec le coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, Martin Griffiths, a annoncé la présidence.

Bachar al-Assad a aussi déclaré à M. Griffiths qu'il acceptait d'ouvrir deux nouveaux points de passage transfrontaliers entre la Turquie et le nord-ouest de la Syrie pour trois mois pour acheminer l'aide humanitaire aux victimes du séisme, a annoncé lundi dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, avant une réunion du Conseil de sécurité.

"Plus d'aide, plus vite"

L'ouverture des deux nouveaux points de passage "va permettre à plus d'aide d'entrer, plus vite", s'est réjoui Antonio Guterres. "Si le régime est sérieux à ce sujet, si le régime est prêt à passer des mots aux actes, alors cela serait une bonne chose pour le peuple syrien", a de son côté réagi devant la presse Ned Price, le porte-parole du département d'Etat américain.

Les appels à l'ouverture d'autres points de passage s'étaient multipliés ces derniers jours, et plusieurs membres du Conseil de sécurité - Etats-Unis, France, Royaume-Uni - avaient appelé à une résolution sur la question. Lors de la réunion à huis clos du Conseil de Sécurité, demandée par la Suisse et le Brésil chargés de ce dossier, Martin Griffiths, qui s'est rendu sur le terrain en Turquie et en Syrie ce week-end, doit présenter une évaluation de la situation aux membres du Conseil.

"Nous avons fait défaut aux gens du nord-ouest de la Syrie", a-t-il reconnu sur Twitter. "Ils se sentent à juste titre abandonnés" en voyant que l'aide humanitaire n'arrive pas, et il faut "corriger cet échec au plus vite".

Sauvetages inespérés

Avant le séisme, la quasi-totalité de l'aide humanitaire cruciale pour plus de 4 millions de personnes vivant dans les zones rebelles du nord-ouest de la Syrie était acheminée à partir de la Turquie par le point de passage de Bab al-Hawa, dans le nord-ouest, qui est à ce jour le seul point de passage opérationnel.

Des camions, avec à leur bord de quoi confectionner des abris à l'aide de bâches en plastique, ainsi que des couvertures, des matelas, des cordes ou encore des vis et des clous, ont franchi la frontière. "Je n'ai rien pu faire", dit Abdelbaset Khalil, un infirmier anesthésiste syrien de la ville de Harim, dans la province d'Idlib tenue par les rebelles et frontalière de la Turquie, dont l'épouse et les deux filles ont été tuées dans le séisme alors qu'il se trouvait déjà au travail.

Selon un responsable du ministère syrien des Transports Suleiman Khalil, 62 avions chargés d'aide ont jusqu'à présent atterri en Syrie et d'autres sont attendus dans les heures et les jours à venir, en provenance en particulier d'Arabie saoudite.

Dans le sud de la Turquie, où l'aide afflue désormais, les sauveteurs ont extrait de nouveaux survivants des décombres. Ces sauvetages sont inespérés car ils sont intervenus bien au-delà de la période cruciale des 72 heures après la catastrophe.

Sept survivants sauvés

Au cours de la nuit de dimanche à lundi, sept personnes ont été dégagées vivantes en Turquie, selon la presse, dont un enfant de trois ans à Kahramanmaras et une femme de 60 ans à Besni. Une autre, de 40 ans, a aussi été sauvée au bout de 170 heures à Gaziantep. Un membre d'une équipe de secouristes britanniques a diffusé dimanche une vidéo sur Twitter montrant un secouriste empruntant un tunnel creusé dans les ruines de cette même ville et en ressortant une personne qui était restée bloquée pendant cinq jours.

Au total, plus de 34'000 personnes travaillent encore à la recherche de survivants, a souligné le vice-président turc Fuat Oktay. Mais les centaines de milliers de sans-abris doivent devenir désormais la priorité. Quelque 1,2 million de personnes ont été logées dans des résidences pour étudiants et 400'000 évacuées, a ajouté Fuat Oktay.

A Antakya, l'Antioche de l'Antiquité grecque, après les trois ou quatre premiers jours d'abandon, les secours sont désormais organisés. A Kahramanmaras, à l'épicentre du tremblement de terre, 30'000 tentes ont été dressées, tandis que 48'000 personnes sont hébergées dans les écoles et 11'500 dans des salles de sport, a fait savoir le ministre de l'Intérieur Suleyman Soylu.

Une forte présence policière et militaire est dorénavant visible, les autorités précisant qu'il s'agit d'empêcher les pillages, après des incidents ce week-end. Désormais, d'après les équipes de l'AFP, à Antakya comme à Kahramanmaras, l'aide afflue.

Dans le même temps, les opérations de recherche ont pris fin à Sanliurfa, Kilis, Osmaniye et Adana, selon les médias turcs. En revanche, a noté le ministre de l'Intérieur, elles se poursuivent en 308 endroits à Kahramanmaras. Le Soudan a annoncé lundi avoir acheminé par avion 30 tonnes d'aide humanitaire à la Syrie frappée par le séisme.

ats, afp

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11