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Tikhanovskaïa veut de nouvelles élections vers septembre prochain

L'opposante bélarusse en exil Svetlana Tikhanovskaïa est arrivée dimanche à Genève pour participer au Festival international du film sur les droits humains (FIFDH) et doit multiplier les rencontres avec l'ONU et le président du Conseil national pendant plusieurs jours en Suisse. © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
L'opposante bélarusse en exil Svetlana Tikhanovskaïa est arrivée dimanche à Genève pour participer au Festival international du film sur les droits humains (FIFDH) et doit multiplier les rencontres avec l'ONU et le président du Conseil national pendant plusieurs jours en Suisse. © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
L'opposante bélarusse en exil Svetlana Tikhanovskaïa est arrivée dimanche à Genève pour participer au Festival international du film sur les droits humains (FIFDH) et doit multiplier les rencontres avec l'ONU et le président du Conseil national pendant plusieurs jours en Suisse. © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI
L'opposante bélarusse en exil Svetlana Tikhanovskaïa est arrivée dimanche à Genève pour participer au Festival international du film sur les droits humains (FIFDH) et doit multiplier les rencontres avec l'ONU et le président du Conseil national pendant plusieurs jours en Suisse. © KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI


Publié le 08.03.2021


L'opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa souhaite que la Suisse s'engage pour une médiation avec Alexandre Loukachenko. A Genève depuis dimanche, elle veut de nouvelles élections en septembre. Et que l'ONU valide une investigation pour "crimes contre l'humanité".

En exil, Mme Tikhanovskaïa a affirmé lundi aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU) qu'elle était persuadée de pouvoir rentrer dans son pays "dans les prochains mois". "On ne peut pas parler d'années. Les Bélarusses ne permettront pas à ce régime de gouverner aussi longtemps", insiste-t-elle.

Selon elle, des négociations doivent aboutir à des élections en septembre. Ces dernières semaines, Mme Tikhanovskaïa a répété que le combat dans la rue avait été pour le moment perdu mais qu'elle souhaite poursuivre la lutte. Mais elle veut que la communauté internationale pousse Minsk à une médiation par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour aboutir au départ de du président.

Selon elle, la Suisse doit faire partie de ces efforts. "Tous les pays qui ont de l'empathie" peuvent contribuer à lancer des négociations avec le régime, dit celle qui avait affronté le président lors de la présidentielle en août, avant d'être contrainte de partir en exil.

La Suisse déplore qu'Alexandre Loukachenko n'accepte pas pour le moment une telle plateforme. Dimanche soir, l'un de ses ambassadeurs avait affirmé lors d'une discussion au Festival international du film sur les droits humains (FIFDH) à Genève que cette situation ne constituait pas seulement "une affaire intérieure" du Bélarus.

Pas de discussion avec le Conseil fédéral

Cette question a un impact sur la sécurité régionale, a-t-il ajouté, affirmant que la Suisse est "profondément troublée". D'ailleurs, Mme Tikhanovskaïa sait bien que les liens du Bélarus avec la Russie, alliée du président controversé, resteront importants à l'avenir. Si elle est "déçue" par l'attitude de Moscou, elle estime que le prix politique d'un soutien au régime finira par être trop élevé pour le président Vladimir Poutine.

Contrairement à ses visites dans d'autres pays, Mme Tikhanovskaïa ne rencontrera cette semaine aucun représentant du Conseil fédéral. Une entrevue est prévue au niveau du chef de la Division Paix et Droits de l'Homme du DFAE.

Elle doit voir en outre mardi à Berne le président du Conseil national Andreas Aebi (UDC/BE). "Pas d'accusation, pas de déception", explique-t-elle. Mais elle va demander pourquoi la Suisse n'a pas encore adopté un troisième train de sanctions contre Minsk.

Mme Tikhanovskaïa demande que la Suisse gèle les possibles comptes d'Alexandre Loukachenko, mais aussi de ses alliés, et mène des investigations sur les investissements bélarusses chez elle. Il faut "une isolation financière" du régime et que les fonds reviennent "au peuple bélarusse", affirme-t-elle.

L'opposante en exil souhaite également que Berne continue de suivre le cas de la double nationale Natallia Hersche, condamnée à deux ans de prison pour avoir enlevé la cagoule d'un policier. Celle-ci a entamé récemment une seconde grève de la faim et Mme Tikhanovskaïa doit rencontrer sa famille d'ici son départ mercredi.

Dialogue avec l'ONU

"Chaque jour, de nouvelles personnes sont détenues", dit l'opposante. Comme des ONG avant elles, elle dénonce des crimes contre l'humanité après des milliers de prisonniers et des centaines d'accusations de torture.

Comme lors de la session spéciale du Conseil des droits de l'homme en septembre, où elle était intervenue en ligne, Mme Tikhanovskaïa est venue à Genève pour demander aux Etats de valider une mission humanitaire et un groupe d'experts sur les crimes dans son pays. Un appel qu'elle devait relayer auprès de la Haute commissaire adjointe aux droits de l'homme Nada al-Nashif.

Mais l'instance onusienne n'avait approuvé en septembre que le scénario d'un rapport de la Haute commissaire Michelle Bachelet. La Russie et ses alliés rejettent tout dispositif international.

L'opposante prépare aussi une visite à Washington. Ces derniers jours, Mme Tikhanovskaïa a affirmé qu'elle ne se sentait pas en danger en Lituanie. Les autorités de ce pays ont refusé la semaine dernière une demande d'extradition lancée par leurs homologues bélarusses.

ats

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