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Un océan caché à l'origine du CO2 sur Europe, une lune de Jupiter

Les scientifiques sont convaincus qu'un vaste océan d'eau salée se trouve à plusieurs dizaines de kilomètres sous la surface glacée d'Europe (archives). © KEYSTONE/AP NASA
Les scientifiques sont convaincus qu'un vaste océan d'eau salée se trouve à plusieurs dizaines de kilomètres sous la surface glacée d'Europe (archives). © KEYSTONE/AP NASA


Publié le 25.09.2023


Le dioxyde de carbone détecté sur une des lunes de Jupiter, Europe, provient d'un océan situé sous son épaisse couche de glace, selon des données du télescope spatial James Webb. Ces observations confortent les espoirs que cette eau cachée puisse abriter la vie.

Les scientifiques sont convaincus qu'un vaste océan d'eau salée se trouve à plusieurs dizaines de kilomètres sous la surface glacée d'Europe, faisant de cette lune une candidate idéale pour abriter une vie extraterrestre dans notre système solaire.

Il est toutefois difficile de déterminer si cet océan caché contient les éléments chimiques nécessaires à l'apparition de la vie. Du dioxyde de carbone (CO2), qui est, avec l'eau liquide, l'une des briques fondamentales de ce processus, avait déjà été détecté à la surface d'Europe, sans que l'on arrive à en déterminer l'origine.

Pour le savoir, deux équipes américaines de chercheurs ont utilisé des données du télescope spatial James Webb, récoltées grâce à son instrument d'observation dans l'infrarouge. Ils ont ainsi pu cartographier la surface d'Europe, selon deux études parues jeudi dans la revue Science.

Sel de table

La plus grande quantité de CO2 a été trouvée dans une zone de 1800 kilomètres de large, appelée Tara Regio. Cette zone est recouverte d'un "terrain chaotique", constitué de crêtes et de fissures, selon l'une des études.

On ne sait pas exactement ce qui crée ce terrain déchiqueté, mais il se pourrait que de l'eau relativement chaude de l'océan sous-jacent remonte pour faire fondre la glace de surface, qui regèle au fil du temps et forme de nouvelles bosses.

La première étude a utilisé les informations du télescope James Webb pour déterminer si le CO2 pouvait provenir d'ailleurs, par exemple d'une météorite. Conclusion: le carbone "provient finalement de l'intérieur, probablement de l'océan interne de la lune", explique à l'AFP Samantha Trumbo, planétologue à l'université américaine de Cornell et autrice principale de l'étude.

Sur la zone de Taga Regio, les scientifiques ont aussi détecté l'équivalent du sel de table, ce qui rend cet endroit plus jaune que le reste des plaines blanches de la lune de Jupiter. Un élément qui pourrait, lui aussi, avoir surgi de l'océan. "Désormais nous avons du CO2, du sel: on commence à en savoir un peu plus sur la chimie interne" d'Europe, souligne la planétologue.

A partir des mêmes données du James Webb, la seconde étude conclut également que "le carbone provient de l'intérieur d'Europe".

ats, afp

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