Shoah: La Zone d’intérêt, un coin de paradis en enfer
Le réalisateur Jonathan Glazer filme la réalité absente du camp de concentration d’Auschwitz à travers la famille du commandant Rudolf Höss, qui mène une vie idyllique à quelques mètres seulement des horreurs de l’Holocauste.
Olivier Wyser
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C’est un vrai électrochoc cinématographique, un film qui fera date. Avec La Zone d’intérêt, le cinéaste Jonathan Glazer (le terrifiant Under the Skin avec Scarlett Johansson) offre une plongée édifiante dans les méandres de l’âme humaine, explorant les profondeurs sombres du mal dans sa banalité la plus glaçante. Adapté librement du roman de Martin Amis, le film dépeint avec une précision atrocement dérangeante la vie quotidienne d’une famille allemande vivant à proximité immédiate d’un camp de concentration pendant l’Holocauste.
Au milieu de ce tableau sinistre se trouve Rudolf Höss, le commandant du camp d’Auschwitz, et sa femme, Hedwig. Le réalisateur les présente comme des figures emblématiques de l’indifférence face à l’horreur, plonge