Erwin Motor, dévotion (critique): les mots peuvent frapper fort
Elisabeth Haas
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Critique Nuithonie
Une implacable démonstration de cynisme. Mais aussi une partition virtuose où les motifs circulent et reviennent nuancés comme des variations musicales. Erwin Motor, dévotion tient de l’esthétique bling-bling d’une publicité qui vante la mondialisation de l’économie, sans même chercher à cacher le broyage de l’humain sous le tapis. La pièce de l’autrice française Magali Mougel scande ses formules choc tout en les éclairant à chaque reprise d’un point de vue différent. Elle utilise le mode répétitif pour jouer sur les mots, tandis que les petites mains ressassent mécaniquement les mêmes gestes sur une chaîne de production industrielle. Taillé avec un sens très sûr du rythme, c’est un texte nourri de sous-entendus, d’implicites, qui cultive l’ellipse pour provoqu