Comme moi, vous avez sans doute reçu dans votre boîte aux lettres la dernière «Edition Spéciale» de l’UDC consacrée aux élections de cet automne. En gros, l’UDC y oppose à la complexité du monde sa vision binaire qui se résume ainsi: tout ce qui se passe mal dans notre pays est la faute des autres. Les immigrés, les gauchistes, les écolos, les «wokistes», et bien sûr tous ceux qui ne votent pas UDC.

On y apprend qu’un des buts du premier parti de Suisse est d’«empêcher une victoire rose-verte» aux prochaines élections. Moi qui pensais naïvement, à voir la composition du parlement et du Conseil fédéral, que la Suisse était un pays gouverné par la droite! La publication est en revanche très avare en solutions, ou alors celles qui sont présentées sont inapplicables.

L’autonomie énergétique? Il faut construire de nouvelles centrales nucléaires. Pour mémoire, la construction de celle d’Olkiluoto en Finlande a pris 13 ans de retard et a coûté 8 milliards d’euros de plus que prévu. L’afflux de réfugiés? Il faut les renvoyer dans un «pays sûr». Au Royaume-Uni, le projet de renvoyer les réfugiés au Rwanda a été bloqué par la Cour européenne des droits de l’homme. Les bouchons? Il faut soutenir l’initiative «Non à une Suisse à 10 millions». On pourrait dire adieu à la libre circulation avec les pays de l’Union européenne, qui nous aide à combattre le manque de main-d’œuvre et le vieillissement de la population. Evidemment, il est plus facile de convaincre les électeurs en montant les problèmes en épingle plutôt qu’en cherchant des solutions avec honnêteté…