Dès les années 1950, la voiture s’impose en ville et tout tournera désormais autour d’elle. C’en est terminé de s’y balader en toute insouciance, pour les enfants de jouer dans les rues, pour les marchands d’y exposer leurs produits, comme on peut le voir sur les photos d’archives de Fribourg.

Trente années plus tard, dans son édition du 5 janvier 1981, La Liberté titrait déjà «Le bruit et l’automobile, sources principales d’infarctus», article dans lequel on lit qu’«en Europe, le niveau sonore progressera de plus d’un tiers d’ici l’an 2000 si les limites applicables aux véhicules motorisés ne sont pas réduites sérieusement avant 1990».

Quarante ans plus tard, la situation s’est encore dégradée. Avec des véhicules de plus en plus lourds, des surfaces de pneus plus larges et une augmentation du trafic pendulaire, les valeurs limites d’exposition déterminées dans l’Ordonnance sur la protection contre le bruit ne sont plus respectées, et la pose coûteuse de revêtement phono-absorbant n’est pas suffisante.

On peut se réjouir que nos dirigeants se mettent en conformité en instaurant des mesures courageuses pour la santé des habitants de Fribourg, comme la limitation à 30 km/h. La santé, pourtant enjeu majeur, est clairement ignorée par le TCS qui préfère s’apitoyer sur son sort en se raccrochant à une époque déjà révolue (LL du 20.1).

Dans son sondage, il est pourtant réjouissant d’apprendre que 72% des personnes interrogées sont favorables à une limitation à 30 km/h en zone résidentielle: Fribourg est effectivement constituée de ces zones dont l’habitat est la fonction prépondérante, et ça, les autorités l’ont bien compris.

David Ruffieux, Aurélie Cavin, comité Les Verts Fribourg