La Liberté

«Quatre hommes capables de briller»

Grâce à Roman Mityukov, la Suisse a ramené une médaille des mondiaux. Les Jeux déjà dans les esprits

Gilles Mauron

Publié le 31.07.2023

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Natation » La médaille de bronze conquise par Roman Mityukov sur 200 m dos, la septième de l’histoire dans des mondiaux en grand bassin pour la Suisse, rend évidemment positif le bilan de Swiss Aquatics à Fukuoka. «La pression se répartit maintenant sur plusieurs nageurs», se réjouit aussi Markus Buck, chef du sport d’élite à la fédération.

«Il n’y a pas si longtemps, nos espoirs de médaille reposaient sur un seul nom», rappelle le technicien allemand, qui fait référence au vice-champion du monde 2019 et médaillé de bronze olympique 2021 du 200 m 4 nages, Jérémy Desplanches. «Maintenant, nous avons quatre hommes capables de briller. Quand l’un ou l’autre manque le coche, un autre s’illustre», poursuit-il.

«Malheureusement, nous n’avons toujours qu’une seule femme faisant partie de l’élite mondiale», nuance Markus Buck, qui souhaite néanmoins avant tout évoquer l’exploit de Roman Mityukov. «Cette médaille me fait énormément plaisir. Surtout après ses trois quatrièmes places» des championnats d’Europe 2022.

«Il était vraiment extrêmement concentré sur son sujet», note Markus Buck. Roman Mityukov a en effet semblé en mission durant toute cette compétition. Le Genevois de 22 ans a d’ailleurs participé aux quatre records de Suisse établis dans ces joutes: deux sur 200 m dos, un sur 100 m dos et le dernier en compagnie de Jérémy Desplanches, Noè Ponti et Antonio Djakovic sur 4x 100 m 4 nages dimanche.

Markus Buck n’oublie bien sûr pas les échecs. «Noè Ponti a terminé 7e du 100 m papillon, ce qui n’a évidemment rien de catastrophique. Il a confirmé qu’il faisait partie des meilleurs du monde dans une discipline où la concurrence est énorme et les marges infimes. Mais nous espérions forcément mieux», lâche l’Allemand.

«Noè avait surtout lui-même des ambitions élevées. Mais il a dû gérer une pression nouvelle pour lui. Il s’est vraiment retrouvé sous les feux des projecteurs ici», souligne-t-il. «Il n’a pas livré la marchandise sur 50 et sur 200 m papillon», où le médaillé de bronze du 100 m papillon des JO 2021 a été éliminé à chaque fois dès les demi-finales.

«En revanche, il a parfaitement su réagir et se ressaisir durant ces mondiaux. Et il était à nouveau proche de son meilleur niveau sur 100 m papillon», où le Tessinois a réalisé en séries son troisième meilleur chrono (51’’00). «C’est extrêmement positif pour lui, notamment dans l’optique des JO de Paris 2024.»

Ces JO 2024 sont d’ailleurs déjà dans tous les esprits. Notamment dans celui de Jérémy Desplanches, qui espérait retrouver le bonheur d’une finale mondiale avant de connaître dans quelques jours celui du mariage avec sa compagne Charlotte Bonnet. Mais, alors qu’il vient de démarrer un cycle d’entraînement avec Paris 2024 comme unique objectif, il a échoué dès les demi-finales.

Jérémy Desplanches (29 ans le 7 août) n’a pas non plus réalisé de limite qualificative pour ces Jeux, pour 0’’06. Mais ce n’est certainement que partie remise pour le Genevois, qui accompagnera à n’en pas douter Roman Mityukov, Noè Ponti et Antonio Djakovic (6e du 400 m libre à Fukuoka) à Paris durant l’été 2024.

Lisa Mamié bien seule

«Nous avons déjà trois qualifiés alors qu’il reste un an avant les Jeux. C’est du jamais-vu», se félicite Markus Buck, qui espère également pouvoir aligner deux relais masculins (4x 200 m libre et 4x 100 m 4 nages) aux Jeux. Et qui rêve aussi que Lisa Mamié ne soit rapidement plus la seule femme à briller sur la scène internationale. ATS

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