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Rhumatismes, vieux mal?

Sous-diagnostiquées, ces maladies affectent également les jeunes. Témoignage

Cette année, Julien a couru le Courtepin-Fribourg sous les couleurs de la Ligue fribourgeoise contre le rhumatisme. © Héloïse Hess
Cette année, Julien a couru le Courtepin-Fribourg sous les couleurs de la Ligue fribourgeoise contre le rhumatisme. © Héloïse Hess

Zénon Brügger

Publié le 04.12.2022

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Santé » On associe généralement les rhumatismes aux personnes âgées, alors que cette maladie affecte également les plus jeunes. «Il existe deux types de rhumatismes: les mécaniques (dégénératifs) et les inflammatoires. Ces derniers sont d’origine génétique et apparaissent plus tôt, généralement entre 15 et 30 ans», explique le docteur François Grognuz, rhumatologue et président de la Ligue fribourgeoise contre le rhumatisme (LFR). Pour Julien Peiry, 22 ans, cela a commencé à l’adolescence, à l’âge de 15 ans: «J’avais des douleurs aux genoux et ils «lâchaient» fréquemment. Je me baladais très souvent en béquilles.»

 

«En général, des raideurs au réveil, des douleurs aux articulations combinées à des tendinites à répétition sont des signes qui doivent alerter»
Dr. François Grognuz

 

Le problème, c’est que cette maladie n’est pas facile à diagnostiquer. «Les douleurs ne sont pas nécessairement continues. Certaines personnes ont de fortes douleurs qui se calment avec le temps et peuvent revenir après un ou deux ans», explique le docteur Grognuz. Il faut ainsi plusieurs années pour poser un diagnostic fiable. «En général, des raideurs au réveil, des douleurs aux articulations combinées à des tendinites à répétition sont des signes qui doivent alerter. Les études montrent qu’il y aurait entre 0,5 et 1% de la population qui serait atteint, mais les rhumatismes sont clairement sous-diagnostiqués», complète-t-il.

Errance diagnostique

Pour Julien, le parcours a été particulièrement difficile: «Personne ne comprenait ce que j’avais, ni mon généraliste, ni les spécialistes. J’ai même essayé les médecines alternatives, mais rien n’avait d’effet, j’avais toujours mal.» Aux difficultés physiques s’ajoutent les difficultés scolaires: «J’avais beaucoup d’absences et le collège me mettait la pression. On me disait aussi que ce n’était pas juste vis-à-vis de mes camarades qui allaient en cours», soupire-t-il. Les absences causées par la fatigue et les douleurs quotidiennes ont entraîné un décrochage scolaire.

Aujourd’hui, Julien s’adapte à sa nouvelle situation et a décidé de passer le bac en candidat libre. Les douleurs sont toujours là, mais peuvent être gérées par les médicaments et l’activité quotidienne. «J’ai des raideurs matinales et des douleurs qui m’accompagnent tout au long de la journée, mais cela ne m’empêche pas de mener une vie presque normale», affirme le Treyvalien.

Prévention et traitement

Il ne faudrait pas croire que cette maladie est sans espoir. Le pire ennemi des rhumatismes est l’immobilité, et Julien la combat: «Après le début du traitement médicamenteux, je me suis remis au sport», sourit le jeune homme. Ainsi, avec l’aide de la LFR, Julien participe en 2022 à des courses comme le petit Morat-Fribourg ou à la Corrida bulloise. En effet, par son soutien, la LFR espère rajeunir l’image des personnes atteintes et améliorer la détection et la prise en charge de cette maladie.

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