Greffe de rein de porc: «L’objectif est de remplacer le don humain par le don animal»
Le chirurgien romand Léo Bühler revient de Boston où il a échangé avec les équipes ayant réalisé à la mi-mars la première greffe de rein de porc sur un patient vivant. Une opération qui porte ses fruits et qui ouvre une voie prometteuse face à la pénurie mondiale de donneurs d’organes. Interview.
Sophie Gremaud
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Le 16 mars dernier, une équipe américaine du Massachusetts General Hospital (MGH) a effectué la première greffe de rein de porc génétiquement modifié sur un patient vivant. A ce jour, Richard Slayman, 62 ans, se porte très bien. Retour sur cette étape historique dans le domaine émergent de la xénotransplantation (transplantation d’organes ou de tissus d’une espèce à une autre, ndlr) avec le chirurgien romand Léo Bühler qui collabore depuis plus de 20 ans avec les équipes du MGH à qui il a rendu visite ces derniers jours.
Vous êtes sur le point de rentrer en Suisse après avoir passé une semaine auprès de l’équipe médicale de Boston. Quelles sont les dernières nouvelles que vous avez obtenues sur le patient «Rick» Slayman?
Léo Bühler: Je n’ai pas pu rencontrer le patient, car il a quitté l’hôpital pour rentrer chez lui le jour même de mon arrivée à Boston, soit 18 jours après l’opération. C’est malheureux pour moi mais c’est une très bonne nouvelle pour lui. Personne ne s’