La Liberté

Une expérience de pensée en faveur du droit à l’avortement

Publié le 30.06.2022

Temps de lecture estimé : 1 minute

«Adonnons-nous ensemble à l’expérience de pensée proposée par la philosophe américaine Judith Jarvis Thompson dans A Defense for Abortion (1971). Imaginez vous réveiller un matin dos à dos avec un célèbre violoniste inconscient. On vous explique qu’il est atteint d’une maladie rénale grave et que vous êtes la seule personne susceptible de l’aider.
Pendant la nuit, on vous a branché à votre insu à son système circulatoire et grâce à vos reins, la maladie peut être évacuée petit à petit. Si vous vous débranchez, le violoniste mourra, et avec lui son œuvre inestimable. On vous demande juste de rester branché neuf mois, le temps qu’il se remette. Que faites-vous?
Pourquoi resteriez-vous branché pendant neuf longs mois à cette personne que vous ne connaissez pas, et de surcroît à qui vous avez été branché sans votre consentement? Certes, le violoniste survit grâce à vous, mais vous n’avez jamais donné votre accord pour cette opération. C’est là que ses fans s’insurgeront: comment osez-vous envisager de vous débrancher? Neuf mois, ce n’est pas grand-chose à l’échelle d’une vie, vous serez ensuite libre de vivre votre vie comme bon vous semble.
C’est ici que s’opposent deux forces: le droit à la vie du violoniste et votre droit à disposer librement de votre corps. Si vous vous débranchez du violoniste, cela veut-il dire que vous lui niez son droit à la vie? Où est-ce votre droit à disposer de votre corps qui prime?
Libre à vous de vous positionner, mais à titre personnel je suis rassurée d’avoir la possibilité de me débrancher du violoniste, peu importe la qualité de ses concertos. Louise Reymond, Corserey

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11